Le musée Stendhal
Ce musée en réseau de la Bibliothèque municipale de Grenoble, fédère l’appartement natal de Stendhal, les collections Stendhal de la Bibliothèque d’étude et du patrimoine, un itinéraire littéraire dans le centre ancien, et enfin un lieu de mémoire ouvert au public : l’appartement Gagnon. Le Musée Stendhal est ouvert depuis le 15 septembre 2012.
L’appartement Gagnon
L’appartement Gagnon est la véritable maison de famille de Stendhal dans laquelle s’éveillent le cœur et l’esprit du futur écrivain. Ce lieu mémoriel présente une sélection de la collection Stendhal labélisée en 2003 Musées de France et il a obtenu en 2011 le label Maison des illustres décerné par l’État. L’exposition permanente tient compte à la fois de la signification des différentes pièces de l’appartement, des tableaux, bustes et des gravures exposées, de leurs liens avec les manuscrits et l’œuvre de Stendhal.
Le Grand Salon à l’Italienne
L’appartement du Docteur Gagnon, qui a retrouvé son faste d’antan, et expose des œuvres présentant principalement l’environnement familial et social d’Henri Beyle à Grenoble. Le grand Salon était la pièce d’apparat où le docteur recevait la société grenobloise. C’est là que l’on installait pour Stendhal une table de travail en face d’une des fenêtres qui donne sur la cour. Comme son appellation le suggère, ce Salon à l’Italienne est décoré avec grande finesse : meubles Hache, lustres et tableaux.
Les Cabinets et la Terrasse
Les cabinets d’Histoire naturelle et d’étude évoquent la connaissance littéraire et scientifique propre au siècle des Lumières. La terrasse qui prolonge le Cabinet d’histoire naturelle surplombe le Jardin de ville.
Le Cabinet d’histoire naturelle
Cette pièce typique des appartements de la bourgeoisie éclairée du XVIIIe siècle, était ornée d’une carte du Dauphiné de quatre pieds de large, admirée du docteur Gagnon. Celui-ci y avait fait fabriquer des armoires qui couvraient les murs de part et d’autre de la pièce, pour présenter des minéraux, des oiseaux, des coquillages et un crocodile naturalisé. Au centre était parfois dressée une petite table pour une légère collation à l’attention des invités. Ce cabinet, qui a retrouvé sa fonction initiale, présente des spécimens issus de la collection du Muséum d’histoire naturelle de Grenoble.
La treille de Stendhal
Conçue sur un mur d’enceinte romaine de Dioclétien (IIIe siècle), la Treille prolonge le cabinet d’histoire naturelle. C’était un lieu d’agrément, le docteur Gagnon avait installé des caisses en châtaignier, dans lesquelles il avait planté de nombreuses variétés de fleurs qu’il arrosait lui-même. Des portiques, eux aussi en châtaignier, avaient été montés par le menuisier Poncet pour soutenir des ceps de vignes. À l’extrémité de la terrasse se trouvait une pierre à eau à côté de laquelle Stendhal avait installé son jardin particulier. Cette terrasse, qui surplombe le Jardin de ville, était pour le jeune Beyle un lieu d’observation de la vallée de Voreppe, et un observatoire astronomique où Henri Gagnon lui désignait les étoiles.
Le Cabinet d’étude
Ce cabinet dit d’été (il y faisait froid et l’on n’y travaillait qu’en été) était consacré à l’écriture et à la lecture. À droite en entrant, se situe un bureau sur lequel figurait un petit buste à peine gros comme le poing sur un pied d’ébène haut de six pouces représentant Voltaire, écrivain de prédilection du docteur. À gauche, une bibliothèque garnissait tout le panneau du fond avec des livres d’auteurs prisés à cette époque (notamment Montesquieu, Buffon, Linné, Pline…) et posés à droite de cette bibliothèque confusément dans un coin se trouvent de “mauvais” romans non reliés, laissés par l’oncle de Stendhal, Romain Gagnon, le libertin de la famille. La bibliothèque est en partie reconstituée notamment sur la base de l’inventaire de succession de Romain Gagnon de 1830.
La chambre de Romain Gagnon
Romain Gagnon logeait dans cette chambre d’hôte chaque fois qu’il venait rendre visite à son père le docteur Gagnon. Avocat, séducteur et libertin, il épouse sur le tard une riche héritière des Eychelles, mais revient fréquemment à Grenoble pour voir ses maîtresses. Cette pièce pourrait évoquer un Grenoble du XVIIIe siècle moins austère qu’on ne le croit aujourd’hui. En effet, dans Vie de Henry Brulard, Stendhal rappelle à ses lecteurs le roman fort célèbre déjà, Les liaisons dangereuses, écrit à Grenoble par Pierre Choderlos de Laclos, officier d’artillerie qui dépeint des mœurs licencieuses. La Chambre, dont les murs étaient autrefois recouverts d’un sensuel damas rouge, est dédiée à des expositions temporaires thématiques sur la vie et l’œuvre de Stendhal.
La collection du musée Stendhal
Constituée dès 1861, et régulièrement enrichie, la collection Stendhal conservée à la Bibliothèque municipale de Grenoble, considérée comme la plus importante au monde, est constituée de trois parties : les ouvrages imprimés: toutes les éditions originales, de nombreuses éditions en langues étrangères ainsi que des études, thèses et bibliographies sur l’écrivain ; les œuvres iconographiques ; les manuscrits (plus des 3/4 des manuscrits de Stendhal sont conservés à Grenoble). Les manuscrits sont évidemment les pièces les plus prestigieuses. Cet ensemble compte parmi les plus importants fonds de manuscrits littéraires modernes, par sa taille et par la qualité de certains des textes conservés. Parmi ces manuscrits présents à la bibliothèque d’étude et d’information, on peut trouver :
Lucien Leuwen Lamiel ;
Vie de Henry Brulard ;
Souvenirs d’égotisme ;
Histoire de la peinture en Italie ;
Vie de Napoléon ;
Mémoires sur la vie de Napoléon ;
Nouvelles (Le Rose et leVert, Le chevalier de Saint-Ismier...) ;
Correspondance ;
Carnets et journaux.
Les manuscrits de Le Rouge et le Noir et de La Chartreuse de Parme n’existent malheureusement plus, car il était coutumier, au XIXe siècle, de détruire les manuscrits après publication. Pour des raisons de conservation et de diffusion, l’ensemble des manuscrits a été numérisé.
Ils sont consultables sur les bornes installées dans l’appartement Gagnon et sur internet : www.bm-grenoble.fr.
12 boulevard Maréchal-Lyautey, Grenoble.
Une présentation des manuscrits est organisée tous les trimestres le samedi et dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine, inscriptions à la bibliothèque d'étude.
Contact : 04 76 86 21 00
L’appartement natal de Stendhal
Dépeint avec précision par Stendhal lui-même dans Vie de Henry Brulard, cet appartement typique de l’habitat bourgeois du vieux Grenoble au XVIIIe siècle appartenait à la famille de Chérubin Beyle, père de Stendhal, depuis plusieurs générations. Pour Henri Beyle, ce lieu a été synonyme de bonheur jusqu’au décès de sa mère Henriette en 1790, alors qu’il n’a que sept ans. Il devient ensuite essentiellement un lieu d’études où le jeune Henri subissait le joug de l’abbé Raillane, précepteur austère et raide. C’est dans le salon de compagnie qui donnait sur la rue des Vieux-Jésuites que le jeune Stendhal écrivit Selmours, son premier essai littéraire. En hommage à Stendhal, la Ville a souhaité installer en 2002 dans cet appartement symbolique un lieu vivant attaché à l’écriture et à la littérature, animé par la Bibliothèque municipale. L’équipe du Printemps du livre de Grenoble, manifestation littéraire annuelle, fait vivre ce lieu au quotidien et lui permet de remplir sa vocation: créer des événements littéraires, accueillir des projets d’écrivains, mettre en place des activités pour le public (cercles de lecteurs, ateliers d’écriture, réunions de l’association Stendhal, ateliers pédagogiques Stendhal...).
14 rue Jean-Jacques Rousseau, Grenoble.
L’appartement natal est une des étapes
des visites autour de Stendhal proposées par
l’Office de tourisme de Grenoble.
Renseignements : 04 76 42 60 35
Historique
Henri Beyle dit Stendhal (1783 -1842) est né à Grenoble où il a vécu jusqu’à seize ans. Il est âgé de sept ans à la mort de sa mère en 1790. Il vient alors vivre avec sa famille chez le docteur Gagnon, son grand-père maternel. Inconsolable, il reporte son affection sur cet homme, médecin renommé qui influence son éducation intellectuelle et sa sensibilité. Stendhal garde toujours un très agréable souvenir de la maison de son grand-père. Cette véritable maison de famille est située place Grenette, dans la plus belle position de la ville. Elle se compose de deux hôtels particuliers : celui des Gagnon, puis celui des Marnay acheté dès 1789 et comprenant au deuxième étage une terrasse remarquable. Henri Gagnon, veuf, y loge son fils Romain et sa fille Séraphie, ainsi que sa soeur Élisabeth, puis également au décès de leur mère, ses petits-enfants Henri, Pauline et Zénaïde. La partie nord de 150m2 – l’actuel appartement Gagnon – qui donne, d’un côté sur une cour intérieure du XVIe siècle, et de l’autre sur le Jardin de ville, comporte quatre pièces : deux vastes salles d’un seul tenant bien éclairées, le grand Salon et la Chambre d’hôte, et deux petites pièces ouvrant sur le Salon, le Cabinet d’histoire naturelle et le Cabinet d’étude. Ici s’éveillent le coeur et l’esprit du jeune homme. En 1836, à l’âge de cinquante-trois ans, Stendhal achève son roman Vie de Henry Brulard, manuscrit dans lequel il évoque ses années de jeunesse et de formation à Grenoble. Ce livre renferme de nombreux commentaires et dessins sur l’appartement de son grand-père. C’est notamment sur ces bases que s’appuient la restauration et la muséographie de l’appartement Gagnon.
Horaires d’ouverture de l’appartement Gagnon/Musée Stendhal
Horaires réguliers :
- les mercredi, vendredi et samedi de 14h à 18h,
- le premier dimanche de chaque mois de 14h à 18h.
Fermé les jours fériés et le week-end de Pâques.
L'appartement Gagnon n'est pas accessible aux personnes à mobilité réduite.
Accueil de groupes :
- du mardi au samedi, sur réservation :
ENTREE GRATUITE
Appartement Gagnon
20, Grande rue à Grenoble
04 76 86 52 08 (aux heures d'ouverture)
(Sonner à l’interphone)
Renseignements et inscriptions :
Bibliothèque d'étude et du patrimoine
Site internet du musée Stendhal
www.bm-grenoble.fr
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